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Menton et Le Fantastique :
une fenêtre sur l’impossible

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Le Fantastique :
une fenêtre sur l’impossible

Par Lisa Ricordi

 

Dans l’ombre des grands genres cinématographiques, entre les drames poignants, les comédies éclatantes et les thrillers haletants, il en est un qui se joue des frontières :

le fantastique.

Par son essence, il refuse les carcans du réel et plonge dans l’extraordinaire, invitant le spectateur à une danse étrange, entre émerveillement et angoisse.

Alors que le Festival du Film Fantastique de Menton s’apprête à célébrer son univers singulier, une question s’impose : qu’est ce qui rend le fantastique si fascinant ?

 

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Un genre vieux comme le monde

 

Le fantastique ne date pas d’hier. Avant même l’invention du cinéma, il habitait les contes, les légendes et les mythes. Des récits comme ceux d’Homère ou les fables des frères Grimm renfermaient déjà ces éléments surnaturels qui intriguent l’humain depuis des millénaires.

Les fantômes, monstres et phénomènes inexplicables servaient à donner un sens à l’inconnu, à exprimer les angoisses collectives, ou simplement à divertir autour du feu.

Avec l’avènement du cinéma à la fin du XIXe siècle, il était presque naturel que le fantastique devienne l’un des premiers genres explorés.

Georges Méliès, pionnier du septième art, a ouvert la voie avec

Le Voyage dans la Lune (1902), un film où réalité et rêve s’entrelacent avec audace.

Ce fut le début d’une aventure où le cinéma devint un terrain fertile pour les merveilles et les cauchemars.

Entre reflets de la société et défis techniques

 

Le fantastique est un genre caméléon. Il évolue avec son époque, se nourrissant des peurs et des espoirs des sociétés.

Dans les années 1930, les studios Universal ont popularisé les créatures mythiques

comme Dracula, Frankenstein ou le LoupGarou.

Ces figures tragiques personnifiaient les peurs d’un monde en mutation, entre crises économiques et avancées scientifiques inquiétantes.

Puis, le fantastique a changé de visage. Les années 1950, marquées par la Guerre froide, ont donné naissance à des films comme L’Invasion des Profanateurs de Sépultures, où les extraterrestres reflétaient les craintes liées à l’autre, à l’invasion et au totalitarisme.

Les décennies suivantes ont vu naître des chefs-d'œuvre comme Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, qui mêle fantastique et drame historique, ou E.T. de Spielberg, qui explore l'émerveillement de l’enfance.

Sur le plan technique, le fantastique a toujours été à la pointe. Des premiers trucages de Méliès aux effets spéciaux révolutionnaires d’aujourd’hui, ce genre a continuellement repoussé les limites du possible pour donner vie à l’impossible.

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Le fantastique, son pouvoir captivant

Le fantastique a ce pouvoir unique de suspendre notre incrédulité et de nous emmener là où tout peut arriver.

Mais il ne s’agit pas seulement d’un échappatoire. En nous plongeant dans l’inconnu, il nous force à regarder nos propres peurs, nos désirs et nos questionnements existentiels.

Que représente un vampire sinon une métaphore de l’immortalité, de la solitude ou du désir inavouable ?

Et que dire des mondes parallèles qui nous invitent à réinventer notre réalité ?

Le fantastique, par sa nature ambivalente, oscille entre le divertissement pur et l’exploration philosophique.

Il nous pousse à interroger nos croyances et nos certitudes. Dans un monde où tout doit être explicable, il crée des zones d’ombre, des espaces où l’imaginaire peut prendre le pouvoir

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Un genre plus vivant que jamais

 

Alors que la technologie continue de transformer le cinéma, le fantastique se trouve dans une période d’effervescence.

 

Les effets spéciaux numériques permettent de créer des univers plus immersifs que jamais, comme en témoignent des films récents tels que Doctor Strange ou Everything Everywhere All at Once.

 

Mais paradoxalement, certains réalisateurs choisissent de revenir à des techniques plus artisanales, comme les marionnettes ou les maquillages, pour redonner une âme plus tangible à leurs récits.

 

Le genre s’invite aussi là où on ne l’attend pas : les séries.

 

Des œuvres comme Stranger Things ou The Haunting of Hill House montrent à quel point le fantastique s’adapte aux nouveaux formats et continue de captiver des générations entières.

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Menton, berceau du fantastique

 

Le Festival du Film Fantastique de Menton est plus qu’un événement :

c’est un hommage à un genre qui nous accompagne depuis la nuit des temps.

Ici, cinéphiles et curieux se retrouvent pour célébrer l’audace créative, l’évasion et l’étrange beauté de l’inexplicable.

En explorant les différentes facettes du fantastique – qu’il soit sombre, poétique, ou purement spectaculaire – le festival nous rappelle que, parfois, il suffit d’un écran et d’un peu d’imagination pour que l’impossible devienne réel.

Alors, prêts à plonger dans l’irréel ?

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